Déni et Perplexité
Le monde dans lequel nous vivons, tel que nous le connaissons, court à sa perte… les activités humaines ont engendré pour notre planète, des ravages irréversibles, qui la rendront, sans doute plus vite que prévu, invivable dans de nombreux endroits. Nous n’avons pris conscience de ces ravages que tardivement, et nombre de nos contemporains sont incrédules, quand ils ne sont pas dans le déni.
Ce qui nous apparait c’est la finitude de la vie terrestre, ce que les astrophysiciens savent parfaitement : la Terre n’est qu’une planète dont la durée, tout comme celle de la vie humaine, est comptée. Nous avions oublié cette évidence, voire carrément omis, et avons précipité non la fin de la Terre en tant que planète mais la fin d’une Terre vivable pour notre humanité.
La solution, si nous la trouvons, sera collective, planétaire. Paradoxalement, c’est bien collectivement que nous avons œuvré à la destruction. Mais dans un mouvement collectif qui s’ignorait, car non solidaire : il n’y a que la solidarité collective qui pourrait être la planche de salut de l’humanité.

Le point de départ des informaticiens de la Silicon Valley est de reproduire l’intelligence humaine sous l’angle de la cognition, et de la dépasser ; de permettre à des machines de dépasser les capacités cognitives des cerveaux humains. Dans la poursuite de cet objectif, ils ont rapidement évacué la question de la conscience pour ne se concentrer que sur la progression technique. Très récemment, un vent d’inquiétude a soufflé lorsque les observateurs, et les concepteurs eux-mêmes, ont réalisé que la machine avait réussi à acquérir des compétences non prévues sans qu’ils sachent comment et pourquoi… L’imagination fait le reste..
On entend très fort ce qui fait du bruit, et pas forcément du sens. Ce qui se chuchote, se murmure ou se glisse dans les silences et les non-dits de la parole, devient particulièrement inaudible.
Aucune loi scientifique, qu’elle soit biologique, physiologique, ou mathématique ne saura jamais rendre compte de l’intégralité de la vie humaine. A l’instar du cardinal Bellarmin qui, instruisant le procès de Galilée, admet l’héliocentrisme comme hypothèse et non comme vérité, la sagesse est de laisser place à l’immanence et au doute.
Que de tels média s’emparent eux aussi de l’anniversaire de la mort de Freud pour écrire sur la psychanalyse est en soi un petit « évènement ». Il signe que la psychanalyse, dont la rumeur de disparition va toujours croissant, est bien toujours vivante et sans doute, comme le souligne l’article de La Croix, fait-elle partie aujourd’hui de notre « inconscient » collectif.


