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Un Psy dans la ville
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narcissisme

Moi d’abord ?

Une des conséquences de la révolution industrielle en Occident au tournant du XX° siècle a été de favoriser la naissance d’une civilisation centrée sur l’individu. Dans la foulée, la psychanalyse s’est également constituée autour du singulier, en œuvrant à l’éclosion d’un sujet en mesure d’exprimer la singularité d’une pensée consciente de ses freins inconscients. C’est la révolution copernicienne de Freud : le cogito de Descartes est remplacé par « là où le ça était, le « je » doit advenir ». C’est donc avec une toute autre conception du sujet que le 20ème siècle s’ouvre.

Pourtant cette civilisation est devenue un siècle plus tard hyper-individualiste. La conception du sujet nouvellement défini par la psychanalyse a été dévoyée. Elle n’est plus une conception du sujet aux prises avec la partie de son psychisme qui lui échappe mais a renforcé une conception du sujet tout puissant. Ces errements ont exacerbé le narcissisme tout en mettant à mal l’altérité. L’apport freudien n’est toujours pas accepté par la plupart parce qu’il met à mal l’illusion de toute puissance du cogito Cartésien, de la Raison, de la Volonté consciente.

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Estime de Soi

Mais qui est donc ce Soi en demande d’estime ?

S’agissant de s’estimer soi-même, ou d’estimer son soi, l’estime de soi a quelque chose à voir avec l’amour pour sa propre personne, ce que l’on nomme en psychanalyse le narcissisme. Mais voilà, l’estime de soi, vulgarisée à l’excès, perd son ancrage conceptuel.

Le narcissisme est une composante de la nature humaine : c’est une énergie, vitale et sexuelle, la libido. Cette part d’énergie, investie sur la personne même, sur son Moi, est nécessaire à la vie, au même titre que l’autre part de la libido, celle qui va se diriger vers des « objets » extérieurs. Nous sommes bien loin d’un amour, ou d’une estime, conscients, de soi.

Au décours d’une psychanalyse il est tout à fait possible de rencontrer un sujet présentant une hyper estime de soi, qui cache néanmoins un narcissisme pauvre ou appauvri, et donc un conflit intérieur très énergivore. Les évidences ne sont pas toujours à prendre comme des vérités.

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L’idéalisation n’est pas la vie

Les jeunes filles rêvent, lit-on dans les contes de fées, elles rêvent de robes somptueuses, elles rêvent de prince charmant, elles rêvent de danser dans leurs bras, et surtout elles rêvent d’amour, avec un grand A. Ce rêve amoureux qui viendrait défaire de toute peine et de tous tracas et rendrait la vie idéale, reste tenace dans les imaginaires, même s’il prend des formes plus adaptées aux modes du temps.

l'idéalisation n'est pas la vie
Rêverie

De jeunes femmes rêveuses, les exemples abondent. Prenons Emma. Avant qu’elle ne s’appelle Bovary. Elle avait perdu sa mère très jeune et son père, ne pouvant l’élever seul, l’avait confiée aux Ursulines. Tout au long de son séjour au couvent, elle se réfugie dans des rêveries,

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Vous avez dit victime ?

vous avez dit victime ?

Depuis son émergence, dans les années 1990/2000, le terme de pervers narcissique fait florès. Il est entré dans le langage courant, à tel point que cette épidémie est suspecte. Notre société ultra libérale et individualiste se caractérise par une inflation des pathologies narcissiques. Nous sommes passés d’un légitime souci de soi à une obsession de soi.

Le pervers narcissique est le nom du sujet contemporain obsédé de lui-même et pour qui l’autre n’est qu’un moyen pour arriver à une satisfaction de toute-puissance. Cette obsession narcissique se traduit par une objectivation de l’autre, une déshumanisation des liens. Il faut bien convenir que le contexte sociétal l’y invite. La mise en concurrence qui commence dès l’école pour certains, qui se poursuit dans le cadre de la recherche d’un emploi, qui persiste dans le monde du travail a des effets féroces sur le narcissisme de chacun. Non qu’il se renforce, tout au contraire : à force d’obsessions, de contraintes imposées sur le corps, l’esprit, le narcissisme se fragilise car jamais le sujet ne se sent à la hauteur de ce qu’il lui est imposé. Ce n’est plus un hyper narcissique mais un « hypo »narcissique.

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Perversion et/ou Narcissisme ?

L’association des concepts de perversion et de narcissisme, conçue à l’origine pour penser une forme psychopathologique désignée sous le vocable pluriel de « perversions narcissiques », s’est sensiblement vulgarisée au cours des dernières années. Jusqu’à la création d’une entité indépendante en elle-même, connue comme le loup blanc : le « pervers narcissique ».

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Narcisse – Le Caravage

Ainsi un concept devant permettre de repérer un syndrome psychique, s’est quasiment transformé en personnage dont le portrait robot s’aligne dans les pages des moteurs de recherche. Ce « pervers narcissique » fait l’objet de blogs, de livres et d’articles de magasine, il serait embusqué dans les couloirs des entreprises, les coulisses des sociétés, et jusque dans l’intimité des alcôves. Mais que recouvrent ces deux notions familières du champ lexical de la psychanalyse et de la psychiatrie ?

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Narcisse

Narcisse : jolie fleur de Printemps et mythe illustrant les errances du Narcissisme.

Le Docteur John D. Gardner, professeur de psychiatrie à l’Université John Hopkins, a lancé une pétition destinée aux professionnels de santé, visant la destitution de Donald Trump en raison de son état mental. Elle a aujourd’hui recueilli plus de 22000 signatures.

Le professeur John D. Gardner estime que Donald Trump souffre d’un trouble narcissique « malfaisant » caractérisé par un trouble de la personnalité antisocial et un caractère paranoïaque, syndrome décrit pour la première fois par Erich Fromm pour expliquer la psychologie d’Hitler. Il parlait alors d’ « agressivité maligne ». Trois professeurs de psychiatrie avaient déjà demandé à B.Obama de faire subir à Donald Trump une expertise psychiatrique fin 2016.

L’avènement de Donald Trump au sommet de l’Etat d’une des plus grandes puissances mondiales effraie par son impulsivité, son absence de limites dans l’expression et l’action.

Le docteur John D. Gardner pose un diagnostic. Chaque professionnel de la santé mentale peut bien s’exercer à décrypter au travers de ce qu’il voit où se situe Donald Trump : a-t-il perdu le contact avec la réalité (alternatives facts), est-il borderline (questions de frontières justement), est-il sujet à un trouble narcissique?

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