Mots
Lors d’un récent entretien télévisé, réunissant journalistes et homme politique, nous avons pu entendre des mots claquant comme des coups de poings, des phrases fusant comme des flèches : voilà en matière de parole, ou de discussion, ce qui tend à envahir la scène verbale publique. De débat, ces joutes oratoires n’ont plus que le nom, au profit de l’hégémonie d’un discours lapidaire, d’un parler fort, dans lequel il s’agit avant tout de donner de la voix, de gagner la bataille du bruit et d’avoir le dernier mot.

Si encore il était question de bons mots, ou de mots d’esprits… mais non, de ces mots irrévérencieux, de ces mots creux, l’humour est trop souvent absent et ces batailles de mots se teintent d’une noirceur mortifère.
Le parler creux de certaines personnes publiques et médiatiques va de pair avec l’appauvrissement de la langue que nous avons déjà évoqué ici (Penser, Dire, Ecrire-Février 2017). Ces adeptes du slogan, du mot facile, ne prennent plus en considération leurs interlocuteurs qu’ils abrutissent en leur assénant des discours vides de sens. Les jugeraient-ils incapables de déchiffrer une idée ou de comprendre une problématique pour se dispenser ainsi de discours construits et élaborés ?