Ordre naturel ?
La question revient sans cesse, presque obsédante, toujours sans réponse : pourquoi, dans nos sociétés, et dans la majorité des civilisations humaines, les femmes sont-elles dominées par les hommes ? Comment s’expliquer, comprendre, que les êtres humains de sexe masculin ont pris possession et contrôle des êtres humains de sexe féminin ? L’expliquer par la différence de force physique ne nous satisfera qu’un instant. Porter, mettre au monde, et élever les enfants, voilà sans doute un modèle d’explication à la sédentarité et au confinement des femmes, mais qui ne justifie pas la domination et la violence dont elles pâtissent depuis des millénaires. Fallait-il les contraindre par la force à la procréation ?
Peut-être, car, pendant des millénaires, grossesse et accouchement étaient dangereux pour les femmes. Si elles l’avaient pu, on imagine que, telles les Amazones, elles s’y seraient volontiers soustraites, au risque d’une extinction de la race humaine … Contraindre les femmes au confinement, à la sédentarité, voire les prendre de force pour assurer la procréation, est peut-être la seule façon que l’humanité a inventé pour ne pas disparaitre.
Dans certains lieux, quelques sociétés se sont développées selon un mode matrilinéaire dans lequel les hommes sont intégrés et non dominés, à l’inverse des sociétés patriarcales. Dans ces sociétés, l’égocentrisme, le narcissisme, s’effacent au profit du collectif.
Mais que vient faire la psychanalyse dans cette réflexion ? Nous nous demandons si la psychanalyse, inventée à la fin du XIX° siècle, période la plus patriarcale qui soit dans les sociétés occidentales, n’a pu qu’entériner un état de fait anthropologique.




Mais ce qui serait premier selon Freud, et où il a été extrêmement controversé, c’est cette force pulsionnelle visant notre anéantissement, contre laquelle nous oeuvrons sans cesse. La force de la vie serait une réaction à celle de la mort. La pulsion d’agressivité serait une expression de la pulsion de mort. Pourtant Françoise Dolto y voyait l’expression de la pulsion de vie, celle qui fait qu’on s’accroche, qu’on se bat et se débat, question de point de vue…
Et pourquoi n’aurions-nous pas notre mot à dire, nous saisir de ce phénomène qui rencontre à bon escient le projet même de notre blog : rendre la psychanalyse accessible au plus grand nombre, même si nous n’avons pas choisi ici la fiction pour le faire. Mais, justement la possibilité de nous adosser aux évènements sociaux qui font notre époque et notre actualité, pour rendre compte selon nous de ce que la psychanalyse permet et de ce qu’une oreille de psychanalyste est à même d’entendre.
Chaque être humain est unique, un modèle original. De par son adn et son patrimoine génétique d’abord, on ne rencontre jamais deux êtres identiques sur terre, même s’agissant de jumeaux homozygotes.
Il y a là une tendance rassurante à observer non pas comme éventuel signe de velléités de désobéissance, mais davantage comme maintien de notre capacité désirante. Il en va de la nature même du désir humain, lequel ne saurait être confiné. Et même si les obligations d’enfermement contraignent tout sujet quant à l’expression et la mise en œuvre de son désir, sa vie psychique, affective, émotionnelle reste en mouvement. En son for intérieur, le sujet reste libre de ne pas céder aux injonctions.
temps suspendu habituel, connu, mais dont la venue dans cette temporalité particulière, bouscule une large part de nos repères.