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Un Psy dans la ville
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Psychanalyse

Actualité de la psychanalyse, psychanalyse actuelle mais aussi fondements de la psychanalyse, sont les thèmes qui alimentent cette rubrique.

L’idéalisation n’est pas la vie

Les jeunes filles rêvent, lit-on dans les contes de fées, elles rêvent de robes somptueuses, elles rêvent de prince charmant, elles rêvent de danser dans leurs bras, et surtout elles rêvent d’amour, avec un grand A. Ce rêve amoureux qui viendrait défaire de toute peine et de tous tracas et rendrait la vie idéale, reste tenace dans les imaginaires, même s’il prend des formes plus adaptées aux modes du temps.

l'idéalisation n'est pas la vie
Rêverie

De jeunes femmes rêveuses, les exemples abondent. Prenons Emma. Avant qu’elle ne s’appelle Bovary. Elle avait perdu sa mère très jeune et son père, ne pouvant l’élever seul, l’avait confiée aux Ursulines. Tout au long de son séjour au couvent, elle se réfugie dans des rêveries,

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La sublimation comme art de vivre

Si l’on n’y prête qu’une oreille distraite, sublimer renvoie à l’inaccessible, l’inatteignable, et il serait plutôt question de rêve et d’idéal que d’art de vivre au quotidien.

Et pourtant ! Du sublime, plus exactement de sublimation, la psychanalyse a quelque chose à en dire.

Fra Angelico – Annonciation – Musée San Marco, Florence

La sublimation est d’abord un terme de physicien, lequel désigne le passage d’un corps de l’état solide à l’état gazeux. En matière psychique, de quelle transformation peut-il être question ? De matérialité à immatérialité, justement. Car l’esprit humain est d’abord organique, plus exactement il s’origine dans de l’organique. S’il n’y avait pas de corps, il n’y aurait pas d’esprit.

Au début, dans le corps humain,

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Perversion et/ou Narcissisme ?

L’association des concepts de perversion et de narcissisme, conçue à l’origine pour penser une forme psychopathologique désignée sous le vocable pluriel de « perversions narcissiques », s’est sensiblement vulgarisée au cours des dernières années. Jusqu’à la création d’une entité indépendante en elle-même, connue comme le loup blanc : le « pervers narcissique ».

narcissisme
Narcisse – Le Caravage

Ainsi un concept devant permettre de repérer un syndrome psychique, s’est quasiment transformé en personnage dont le portrait robot s’aligne dans les pages des moteurs de recherche. Ce « pervers narcissique » fait l’objet de blogs, de livres et d’articles de magasine, il serait embusqué dans les couloirs des entreprises, les coulisses des sociétés, et jusque dans l’intimité des alcôves. Mais que recouvrent ces deux notions familières du champ lexical de la psychanalyse et de la psychiatrie ?

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Un corps inhabité

Notre corps est notre lieu de résidence … terrestre.

Dans la représentation dualiste de la vie humaine, la personne est séparée en deux parties : le corps, et l’esprit. L’essentiel est l’esprit, le corps n’étant qu’un lieu de passage. Dans la religion chrétienne, adossée à ce principe dualiste, la vie sur terre est considérée comme une transition au cours de

corps
René Magritte – The Pilgrim

laquelle le corps humain souffre en attendant la mort, laquelle contient la promesse de rencontrer un idéal. La vraie vie serait ailleurs, dans un au-delà beau et parfait à l’image de la représentation divine.

L’esprit de l’homme européen, judéo chrétien, est fortement structuré par la force de cette conception de la vie. Bien que l’idéal divin soit devenu caduc, et que la pratique religieuse se soit considérablement affaiblie, il est probable qu’un modèle idéal, issu du modèle divin, continue de structurer nos perceptions, de nous mettre en tension. Or la place de ce modèle, jadis extérieure, voire extra-extérieure, a basculé en interne, l’idéal est en soi. Ainsi, chirurgie esthétique, diététique, pratiques corporelles seraient les formes modernes de rédemption dans la souffrance ou la discipline de soi, comme si le corps devenait un nouvel objet de religion, en vue d’atteindre une représentation idéalisée de lui-même.

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Interdire

En décembre 2016, l’actualité législative française a été marquée par un étrange débat: une résolution visant à interdire la psychanalyse dans le soin des enfants autistes était soumise à l’Assemblée Nationale.

Paula Modersohn-Becker, Mädchenbildnis, 1905
Paula Modersohn-Becker, Mädchenbildnis, 1905

L’autisme est une pathologie extrêmement complexe qui prend autant de formes différentes que de personnes atteintes, et le handicap qui y est souvent associé en dépend.  Ce qui caractérise toujours  la personne autiste ou « avec autisme » est un trouble de la présence et de la relation: elle ne parvient pas à s’identifier à l’autre ni à se voir dans la relation avec les autres. Les degrés de ce trouble varient et l’interaction avec une personne autiste est plus ou moins possible, mais toujours étrange.

Depuis plusieurs décennies, les recherches tant sur la compréhension des origines de l’autisme que sur les modes de soin et d’accompagnement se multiplient et se complètent. L’incompréhension qui demeure nécessite la plus grande humilité, et à complexité de pathologie doit répondre souplesse et complexité de soin. Le pronostic dans la prise en charge des personnes avec

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Mentir

Il y a deux façons de mentir : mentir par omission c’est-à-dire ne pas dire ce que l’on sait d’un fait qui concerne l’autre, et mentir par déformation, en déformant délibérément la réalité pour ne pas dire ce que l’on sait. Les deux formes sont proches et se croisent puisque pour ne pas dire ce qu’il sait, le menteur est bien souvent amené à déformer la vérité.

Dans les deux cas, mentir a à voir avec le fait de dire.

Il existe de nombreuses sortes de mensonges, dont ceux que l’on pourrait nommer « fondateurs » en ce qu’ils ont trait aux événements fondateurs d’une vie : la filiation, la naissance, la mort, les liens de sang, ces moments qui engagent le corps, ces temps forts d’une vie où le psychique se noue à sa charpente corporelle.

Ces mensonges cachent une vérité fondamentale à celui qui est trompé, une vérité qui touche aux fondements de son être.

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Vous avez dit « Transfert »…

Pour qui s’interroge sur l’opportunité de consulter un psy et d’entreprendre une psy quelque-chose, risque de venir se faufiler un terme qui à première vue n’aurait pas grand chose à faire dans cette affaire : le transfert.

transfert en psychanalyse
Transfert – © web

Qu’est-ce au juste que le transfert dans une psychanalyse ?

Il s’agit effectivement d’une histoire de transport, de mouvement, de circulation et de flux. Mais ce qui est transporté dans l’espace de la relation thérapeutique est d’ordre immatériel, et surtout d’ordre psychique : il s’agit de conduites, d’attitudes et d’affects déjà en place chez son propriétaire et lui étant spécifiques.

La caractéristique essentielle de ces phénomènes importés est d’appartenir à la sphère inconsciente des protagonistes. Aussi s’invitent-ils dans le processus relationnel sans y être forcément conviés et peuvent-ils le déranger, le perturber, voire le détruire.

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Ecrire une psychanalyse ?

Que peut-on dire d’une psychanalyse, lorsqu’on en a fait l’expérience ? Peut-on la transmettre, restituer le vécu d’une cure, témoigner de ce qu’est la psychanalyse in vivo ?

Et surtout, peut-on l’écrire ?

Ecrire - Photo MPSD
Ecrire – Photo MPSD

Ceux qui s’y sont essayé, écrivains, psychanalystes, ont-ils réussi à rendre compte de ce processus si particulier, qui les a entrainés dans une relation à la fois intime et toujours distante avec cette personne devenue familière tout en restant totalement étrangère : leur psychanalyste ? Ces écrits ont-ils permis à ceux qui ignorent les subtilités d’une cure analytique, tout en étant tentés par l’aventure, de se faire une idée plus précise du processus dans lequel ils vont s’engager ?

Ecrire la psychanalyse est une aventure à risque, celui de dévoiler trop d’intimité comme celui de rester totalement abstrait ; ou encore celui de n’écrire qu’un roman de genre autobiographique.

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Le personnage

En analyse, dans le temps de la séance, l’horizontalité du divan, se déploie une parole, se rassemblent les éléments d’une histoire, en adviennent d’autres jusqu’alors insoupçonnés, autant de souvenirs lointains qui affleurent à la mémoire et entrainent l’analysant à reconstituer la trame de son existence. Ainsi devient-il l’auteur d’un récit.

scène de théâtre
Odéon Théatre de l’Europe – Devillard

Mais d’un récit qui parle de qui ?

Inévitablement d’un certain nombre de personnes.

Parmi ces personnages, figures atemporelles, ou, au contraire éphémères, croisées au détour d’une situation, êtres d’importance variable, réels ou imaginés, fantasmés ou éprouvés, parmi ces silhouettes plus ou moins familières, il en est une qui occupera son récit plus que toute autre : son propre personnage.

Mais pour autant quel est ce personnage qui est moi et dont je parle en analyse ? S’agit-il de la personne que je suis actuellement, ou de cette autre que j’ai été, que je serais, que j’aurais pu être ? Personnage qui pourrait ne pas être tout à fait moi… ou personnage qui s’installe dans mon récit malgré moi, me destituant de la maîtrise du langage, venant parler par devers moi. Un personnage qui n’en ferait qu’à sa tête et ferait fi des directives de son metteur en scène.

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Pulsion de vie

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La psychanalyse souffre-t-elle d’avoir été inventée à la fin du 19ème siècle et d’avoir régné pendant une grande partie du 20ème siècle ?

Elle est sans conteste marquée du sceau de son découvreur, Sigmund Freud.

Il faut savoir garder l’essentiel de sa découverte. Il faut savoir aussi débusquer dans ses écrits ce qui s’inscrit dans une époque, dans un courant de pensée plus large, très contextuel ou tout simplement subjectitf c’est à dire lié à Sigmund Freud lui même.

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