Moi d’abord ?
Une des conséquences de la révolution industrielle en Occident au tournant du XX° siècle a été de favoriser la naissance d’une civilisation centrée sur l’individu. Dans la foulée, la psychanalyse s’est également constituée autour du singulier, en œuvrant à l’éclosion d’un sujet en mesure d’exprimer la singularité d’une pensée consciente de ses freins inconscients. C’est la révolution copernicienne de Freud : le cogito de Descartes est remplacé par « là où le ça était, le « je » doit advenir ». C’est donc avec une toute autre conception du sujet que le 20ème siècle s’ouvre.
Pourtant cette civilisation est devenue un siècle plus tard hyper-individualiste. La conception du sujet nouvellement défini par la psychanalyse a été dévoyée. Elle n’est plus une conception du sujet aux prises avec la partie de son psychisme qui lui échappe mais a renforcé une conception du sujet tout puissant. Ces errements ont exacerbé le narcissisme tout en mettant à mal l’altérité. L’apport freudien n’est toujours pas accepté par la plupart parce qu’il met à mal l’illusion de toute puissance du cogito Cartésien, de la Raison, de la Volonté consciente.

Ces hommes-là, les Talibans et d’autres, fuiraient leurs propres désirs, leur pulsion de vie, ce qui préside aux plus hautes aspirations humaines comme l’art, la musique, la peinture… Naguère ils avaient détruit les Boudhas de Bamian…
Les conséquences de cette limitation du lien sont encore insoupçonnées, mais il est à craindre une recrudescence de manifestations d’agressivité…et de dépression.

