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Un Psy dans la ville
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Populaire

Document Scannable le 20 avr. 2016 20_41_51

Il est de bon ton aujourd’hui au collège et au lycée d’ « être populaire » . Cette injonction de popularité a pour conséquences des souffrances majeures pour ceux qui ne le sont pas et une souffrance en creux pour ceux qui le sont. Elle participe de phénomènes de groupe, d’exclusion et de violences à l’égard de ceux qui sont différents.

Mais quoi de neuf alors sous le ciel de l’adolescence ?

La nouveauté réside dans la forme et l’intensité de la recherche d’un Idéal de conformité. Elle amplifie les risques d’exclusion ou de violence vis à vis des « autres », car autour de l’ado « populaire » se trouve un groupe qui tente de s’identifier à cet Idéal de conformité. Nous constatons alors des phénomènes de groupe et de bouc émissaire. Ils se déploient dans la cour de récréation et sur le net. Internet fournit des modes d’emploi pour devenir populaire : être gentil, proche des autres, attentifs, trouver un style vestimentaire original mais pas trop, être soi-même sans peur, faire de bonnes actions, être dans des associations, être bon élève mais pas trop etc…

C’est une mission impossible à l’adolescence ; ce moment est justement un temps de recherche de soi, parfois très long, douloureux, fait d’échecs cuisants, d’erreurs.

Il est demandé aux jeunes d’être parfaits, parfaitement adaptés à la société. La popularité est érigée en Idéal de Soi, en Image idéale. Le conformisme est une solution rassurante.

Il faut être attentifs à ces jeunes adolescents qu’ils soient « populaires » ou qu’ils souffrent de ne pas l’être.

Les premiers parce qu’une adaptation trop forte aux injonctions de la société, aux désirs des adultes peut être trop couteuse en énergie psychique et les menacer à terme. Si l’adolescence est un moment difficile pour l’adolescent lui –même et son entourage, il est aussi un moment fondateur pour le reste de sa vie. Il est nécessaire de chercher, de se chercher au-delà de l’image renvoyée. Il est nécessaire de s’affronter, de se rebeller pour mieux affirmer ses contours propres.

L’adolescent comprendra l’artifice que représente la « popularité ». Il apprendra, peut-être tôt dans sa vie, que l’image renvoyée par les autres n’est pas la vérité de ce que l’on est. Le souhait de vouloir ressembler à celui ou celle qui a été érigée en « populaire » peut avoir des effets désastreux sur sa propre identité et entrainer des déchainements de violence envers les autres.

L’adolescence demeure un moment où se continue le travail de la « civilisation » : un travail psychique de renoncement à ses pulsions agressives pour un bénéfice provenant de la vie en société.

Il n’est pas un moment de renforcement de la haine de ce qui n’est pas « comme moi ».

Béatrice Dulck

haine, image, violence

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