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Un Psy dans la ville
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Le temps qui passe

« Le temps qui passe » est celui qui nous permet de reconnaître que nous avons un passé, une histoire qui s’écrit, se dit. C’est cette perception qui nous autorise à nous projeter dans un avenir que nous aurions à construire. Au sortir de l’enfance, nous commençons à apercevoir que le temps existe et qu’il passe. L’enfant comprend qu’il est mortel. C’est un temps d’angoisse.

le temps qui passe
le temps qui passe

Nous vivons une époque où la temporalité s’est modifiée. Le passé importe peu, l’avenir est incertain ou anxiogène, seul le présent vaut pour ce qu’il est.

Or, la psychanalyse nous apprend que c’est grâce à notre appréhension du temps qui passe que nous pouvons commencer à nous raconter une histoire : notre histoire, par un retour sur nous-même.

A ne vivre que dans un présent, au jour le jour, nous stoppons le travail psychique qui commence au début de l’adolescence, à l’issue de la période de latence, où la notion de temps émerge et  permet une subjectivation. Un travail psychique qui permet de retrouver les traces laissées par les expériences plus précoces. A ne vivre que dans un présent non éclairé par un passé, on s’interdit un avenir.

L’adolescence est le moment particulier où ce nouveau rapport au temps débute. C’est une des raisons qui en fait un passage parfois difficile. Ce travail psychique est éreintant. Certains adolescents vont le fuir. Ils vont s’enivrer, fumer de l’herbe, rester accrochés à leurs écrans, aux jeux vidéos. Ce temps sera alors suspendu, ils n’auront plus à penser. Ces moments de suspension du temps peuvent être tout à fait féconds pour les adolescents s’ils retrouvent des forces psychiques pour affronter  les questions qui se posent à eux et en particulier ce qui concerne leur sexualité naissante.

Mais si ce temps suspendu est trop long, il peut devenir alors un frein réel à toute pensée structurante nécessaire dans ce temps de l’adolescence. C’est aussi vrai pour les adultes qui sont aujourd’hui sollicités, surchargés et n’ont pas le temps de penser, de réfléchir à eux-mêmes et aux autres.

Prenons le temps et la mesure du temps qui passe ; pour mesurer ce qui a été parcouru, ce qui reste à parcourir…

Nous sommes les seuls sur Terre à avoir cette chance de pouvoir nous inscrire dans une hsitoire..une histoire de générations, de transmission donnée et de transmission à effectuer …

Prenons le temps de nous humaniser encore et encore..

Béatrice Dulck

adolescence, mémoire, penser

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