Lorsqu’il n’y a pas de mot pour le dire, alors inventons le ?
C’est ce que fait une jeune organisation (www.nogynophobie.org) qui a pour objectif de sensibiliser l’opinion sur la place des femmes dans notre société et sur toutes les violences exercées contre elles.
« Gynophobie » tel est le mot inventé ou plus exactement retrouvé. Il existait mais n’est pas utilisé couramment.
Ce mot a pour mérite de ‘sappuyer sur la dimension de la phobie. Une phobie est une peur irrationnelle et démesurée dun objet, d’une situation. Les mots de « machisme » de « misogynie » n’englobent pas ce sentiment de peur. Elle est pourtant bien au centre de beaucoup de comportements masculins et peut être aussi féminins.
Les êtres humains, bien que différenciés sur le plan sexuel, ont tous des caractéristiques plus ou moins prononcées de l’autre sexe.
Les femmes naissent dans un monde conçu et façonné par les hommes. Elles l’adoptent, l’intègrent mais perçoivent aussi un sentiment d’étrangeté comme le dit fort bien Julia Kristeva dans « le féminin et le sacré ». Ce sentiment d’étrangeté, ce vascillement de l’identité féminine, peut conduire à une compétition acharnée envers les hommes ou à une certaine dépression – les femmes sont ici, convaincues, de ne pas être « à la hauteur » – ou bien encore à une impression de « jouer le jeu », de faire comme si.
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