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Un Psy dans la ville
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Vous avez dit « Transfert »…

Pour qui s’interroge sur l’opportunité de consulter un psy et d’entreprendre une psy quelque-chose, risque de venir se faufiler un terme qui à première vue n’aurait pas grand chose à faire dans cette affaire : le transfert.

transfert en psychanalyse
Transfert – © web

Qu’est-ce au juste que le transfert dans une psychanalyse ?

Il s’agit effectivement d’une histoire de transport, de mouvement, de circulation et de flux. Mais ce qui est transporté dans l’espace de la relation thérapeutique est d’ordre immatériel, et surtout d’ordre psychique : il s’agit de conduites, d’attitudes et d’affects déjà en place chez son propriétaire et lui étant spécifiques.

La caractéristique essentielle de ces phénomènes importés est d’appartenir à la sphère inconsciente des protagonistes. Aussi s’invitent-ils dans le processus relationnel sans y être forcément conviés et peuvent-ils le déranger, le perturber, voire le détruire.

Le transfert est universel, il existe dans toute relation humaine comportant un enjeu affectif : entre un maître et son élève, un médecin et un malade, un patron et son collaborateur, entre conjoints … et entre un psychanalyste et un patient.

Cela revient à dire que dans des situations et des relations qui nous impliquent et auxquelles nous tenons, vient se produire ce transport sur la situation, et/ou sur la personne impliquée dans la relation, de phénomènes qui nous appartiennent et dont nous n’avons pas conscience.

Le transfert est un processus dynamique par lequel les phénomènes qui sont déplacés d’un endroit à un autre, le sont selon trois logiques principales :

– un déplacement de temps lorsqu’un affect du passé ressurgit à contretemps dans le présent par exemple.

– un déplacement d’espace, par transposition d’une situation à une autre, d’une relation à une autre.

– un déplacement de personne en ré-orientant un affect destiné à une personne sur une autre personne.

Le transfert dure le temps que dure la relation (thérapeutique, affective, professionnelle, etc…), en ce sens il va rester opérant au gré des mouvements relationnels, il ne sera pas figé, il gardera vocation à se transformer, se dissoudre voire disparaître.

Le psychanalyste (dans certains cas le psychothérapeute) laisse la possibilité au transfert de se déployer et s’en sert comme adjoint thérapeutique. C’est même là une des ses spécificités.

La cure psychanalytique utilise ces rééditions, répétitions, reports et reproductions d’attitudes, d’affects, de fantasmes du patient sur son psychanalyste, ainsi que sur la situation thérapeutique elle-même. Ces phénomènes vont pouvoir servir de guide au psychanalyste pour conduire la cure. Parce qu’il sait que ce mouvement de substitution d’une situation et/ou d’une personne sur une autre, en signe l’importance et l’enjeu. Le réveil et le retour à la conscience et au temps présent des manifestations du passé permettent la résolution des énigmes et des situations de blocages vécues par l’analysant.

Aussi le dispositif analytique et la position du psychanalyste vont-ils favoriser cette répétition : faire que ce qui a été mis en oeuvre en d’autres temps et d’autres lieux se réactualise dans l’espace de la situation analytique. Alors on peut envisager de voir de quoi il retourne, par ce déplacement où ce qui est signifié aujourd’hui est en fait quelque chose qui a été montré à quelqu’un d’autre autrefois.

Le psychanalyste se prête au jeu d’être pris pour un(e) autre.

Le terme de la cure s’annonce lorsque tout ou partie des éléments transférés ont été dissous, alors le patient fait l’expérience d’un changement significatif de sa relation au monde.

Marie-pierre Sicard Devillard

patient, psychanalyse, transfert

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