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Un Psy dans la ville
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L’intuition au centre de tout soin psychique

Depuis la fin du 19ème siècle, la connaissance du fonctionnement de la psyché humaine s’est considérablement enrichie. A la suite de la psychanalyse, la psychologie, la psychologie cognitiviste, la neuro psychologie, les neuro sciences sont des domaines de recherche qui tentent de comprendre comment notre psyché. Malgré toutes ces connaissances nouvelles, importantes, fondamentales, une chose demeure indispensable : l’intuition. Quelque chose de notre psyché résiste et résistera sans doute toujours à une compréhension scientifique. Ne nous méprenons pas, elle est indispensable mais elle est insuffisante.

Les psychanalystes travaillent avec l’intuition. C’est une compréhension ou une perception immédiate, une fulgurance qui sera le plus souvent le support d’une parole adressée à notre patient. Cette intuition ne s’apprend pas dans les livres. Elle est une qualité d’écoute, d’empathie au sens strict du mot. Elle est ce qui permet d’être à la juste distance avec celui qui vient nous voir. L’intuition permet de savoir si l’on peut s’approcher un peu ou au contraire si nous devons rester en retrait mais sans être trop loin. Cette intuition nous autorise à mettre des mots ou ordonne d’attendre le moment opportun.

Un très joli livre « le parfum de l’hellébore » nous le rappelle. Nous faisons la connaissance d’une jeune fille travaillant dans un institut psychiatrique dans les années 60. Elle observe, de loin, un jeune homme dont on ne sait pas de quoi il souffre mais qui est dans l’impossibilité de supporter le moindre contact. Seul un jardinier y parvient. Sans paroles, sans mots mais à la bonne distance. Le jeune homme se laisse apprivoiser par cet homme qui a cette intuition. Les médecins qui s’occupent de ce jeune homme sont sincèrement préoccupés, désarmés, inquiets. Leur savoir ne leur sert à rien dans ce temps d’approche intuitive. L’intuition du jardinier est fait d’une réelle empathie, d’une connaissance immédiate des besoins de ce jeune homme. Il ne porte aucun jugement, il n’est pas effrayé par le comportement bruyant, violent du jeune homme. IL l’accueille comme il accueille tout le monde : sans mots. La jeune fille, notre narratrice, observe de loin, caché derrière les buissons, l’incroyable : les gestes saccadés, incohérents font place à des mouvements ordonnés. Le jardinier lui apprend, sans aucun mot, le maniement des outils du jardin. IL n’a pas peur, fait confiance à son jeune apprenti. Petit à petit le jeune homme fera des progrès spectaculaires et les hommes de science pourront alors prendre le relai. L’essentiel aura été fait. Un autre a entendu le cri silencieux.

Béatrice Dulck

« Le parfum de l’hellébore » de Cathy Bonidan, Edition Babélio.

 

autisme, folie, intuition, psychisme

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