Unpsydanslaville
Le blog unpsydanslaville est le projet de deux psychanalystes qui souhaitent partager auprès d’un large public, une dimension actuelle et vivante de la psychanalyse.
En nous saisissant d’interrogations soulevées par les évolutions du monde contemporain, au travers de faits sociaux, culturels, politiques… et en prenant appui sur nos corpus et nos pratiques, nous publions des textes qui se veulent le reflet de ce processus d’écoute spécifique à la psychanalyse.
Homo capitalismus
Notre monde occidental dit civilisé se délite. Nous en discourons dans ces pages tant les évènements internationaux nous interpellent. La possession et l’accumulation, qui sont le pivot des sociétés contemporaines, ont engendré de la destruction. Bernard Maris nous avait prévenu, le capitalisme a à voir avec la pulsion de mort. : nous ne le voyions pas, ne le soupçonnions pas, mais ne pouvons plus à présent l’ignorer.
Alors, brutalement, nos environnements sont vécus comme anxiogènes et la complexité du monde, en partie due à sa globalisation, nous empêche d’entrevoir des solutions rapides ou simples. Toute action, en apparence bénéfique sur l’instant, laisse entrevoir une conséquence néfaste : la voiture électrique par exemple, dont la fabrication et le recyclage seront des sources de pollution et de pénuries.
Pour certains, nous sommes un recours, une porte ouverte sur la possibilité, non de trouver des solutions au délitement de l’environnement mais de reprendre pied. Atterrir, écrivait Bruno Latour.
Répétition mortifère
L’horreur des exactions commises par des terroristes mus par des idéologies politico-religieuses fanatiques telles que celles prônées par des organisations comme l’état islamique, Al Qaida, mais aussi le Hezbollah ou le Hamas, ne peut que nous plonger dans le désespoir… Les valeurs de l’humanisme issues du siècle des Lumières semblent si ingénues, si naïves lorsque l’on se trouve aux prises avec l’expression de la haine et de la barbarie. Freud, à l’aube de la plus terrible des répétitions mortifères, de l’extermination programmée des juifs, nous a livré des textes pertinents, sur la guerre, et sur le malaise de la civilisation, textes qui nous éclairent encore aujourd’hui.
Toutes les idéologies fanatiques ont pour trait commun la déshumanisation de leurs victimes mais aussi des sujets fanatiques eux-mêmes. Tout le travail de civilisation, qui avait contenu une telle pulsion de destruction de soi et des autres, se trouve mis en échec… Alors on ne peut que se demander quelles seraient les causes de cet échec et sur quel terreau ces idéologies prospèrent ?
Moi d’abord ?
Une des conséquences de la révolution industrielle en Occident au tournant du XX° siècle a été de favoriser la naissance d’une civilisation centrée sur l’individu. Dans la foulée, la psychanalyse s’est également constituée autour du singulier, en œuvrant à l’éclosion d’un sujet en mesure d’exprimer la singularité d’une pensée consciente de ses freins inconscients. C’est la révolution copernicienne de Freud : le cogito de Descartes est remplacé par « là où le ça était, le « je » doit advenir ». C’est donc avec une toute autre conception du sujet que le 20ème siècle s’ouvre.
Pourtant cette civilisation est devenue un siècle plus tard hyper-individualiste. La conception du sujet nouvellement défini par la psychanalyse a été dévoyée. Elle n’est plus une conception du sujet aux prises avec la partie de son psychisme qui lui échappe mais a renforcé une conception du sujet tout puissant. Ces errements ont exacerbé le narcissisme tout en mettant à mal l’altérité. L’apport freudien n’est toujours pas accepté par la plupart parce qu’il met à mal l’illusion de toute puissance du cogito Cartésien, de la Raison, de la Volonté consciente.
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Avis aux lecteurs
Par éthique, nous ne répondrons pas, par le biais de ce blog, aux questions touchant à des problématiques personnelles.