Skip to main content
Un Psy dans la ville
Unpsydanslaville

haine

Moi d’abord ?

Une des conséquences de la révolution industrielle en Occident au tournant du XX° siècle a été de favoriser la naissance d’une civilisation centrée sur l’individu. Dans la foulée, la psychanalyse s’est également constituée autour du singulier, en œuvrant à l’éclosion d’un sujet en mesure d’exprimer la singularité d’une pensée consciente de ses freins inconscients. C’est la révolution copernicienne de Freud : le cogito de Descartes est remplacé par « là où le ça était, le « je » doit advenir ». C’est donc avec une toute autre conception du sujet que le 20ème siècle s’ouvre.

Pourtant cette civilisation est devenue un siècle plus tard hyper-individualiste. La conception du sujet nouvellement défini par la psychanalyse a été dévoyée. Elle n’est plus une conception du sujet aux prises avec la partie de son psychisme qui lui échappe mais a renforcé une conception du sujet tout puissant. Ces errements ont exacerbé le narcissisme tout en mettant à mal l’altérité. L’apport freudien n’est toujours pas accepté par la plupart parce qu’il met à mal l’illusion de toute puissance du cogito Cartésien, de la Raison, de la Volonté consciente.

Lire la suite

Quand les femmes disparaissent

Les Talibans au pouvoir ont comme première action « politique » de lacérer des affiches qui représentent des visages de femmes, puis ils leur interdisent de sortir de chez elles, seules, puis  les séparent des hommes à l’Université, puis…puis….

Mais que se cache-t-il donc derrière ces actes de répression ? De la haine ? De la peur ? Est-ce vraiment des femmes en elles-mêmes dont ils ont peur ? ne serait-ce pas plutot du désir qu’elles leur inspirent, qu’elles provoquent en eux ? Ces hommes-là, les Talibans et d’autres, fuiraient leurs propres désirs, leur pulsion de vie, ce qui préside aux plus hautes aspirations humaines comme l’art, la musique, la peinture… Naguère ils avaient détruit les Boudhas de Bamian…

Nous pouvons faire l’hypothèse que la peur de leur propre désir, avant tout charnel, pourrait les détourner d’un projet sacré, religieux. Dans un grand mouvement de confusion ils tentent de supprimer chez les femmes tout mouvement, tout signe, qui susciteraient ce désir.

Lire la suite

Pourquoi « toujours » tant de haine ?

L’époque est à la déconstruction, les liens sociaux sont limités, les gestes d’affection proscrits en dehors de la stricte sphère intime, les lieux de socialisation en partie fermés… Le lien à l’autre en devient suspect…

Les conséquences de cette limitation du lien sont encore insoupçonnées, mais il est à craindre une recrudescence de manifestations d’agressivité…et de dépression.

Sommes-nous parvenus au bout de la logique de l’individualisme, un individualisme renforcé par les évènements ? Cette logique individualiste nous mènerait-elle vers une culture de la destructivité,  directement en lien avec la haine de l’autre que l’on ne connaît plus ?

Lire la suite

Empathie

L’empathie est dans l’air du temps. Savoir être empathique, faire preuve d’empathie envers autrui : n’est-ce pas là un mot d’ordre de notre siècle ?

L’empathie est-elle autre chose que la sympathie, terme communément utilisé pour désigner la capacité de se mettre à la place de l’autre, de partager les mêmes émotions, les deux notions demeurant très proches ?

L’empathie n’est pas un sentiment mais une disposition sensorielle. C’est une perception qui peut faire éprouver la sensation d’être dans la même atmosphère, la même ambiance que le, ou les, autre(s). Le psychanalyste Ferenczi, disciple de Freud, avait introduit dès 1927 la notion de tact pour désigner cette capacité à « sentir avec ». L’empathie, comme le tact, sont une forme de perception sensorielle, une façon d’être à l’unisson de l’environnement, des circonstances, humaines et non humaines, du monde physique et vivant.

Lire la suite

Mots de haine

Nous pouvons constater l’utilisation très fréquente de mots injurieux, haineux dans le langage courant, parfois accompagnés lorsque le message est écrit, d’un acronyme modérant le propos comme LOL ou MDR.

L’utilisation de mots, la création d’un nouveau vocabulaire dit quelque chose d’une époque.

Vincent Cassel dans « la haine » de Matthieu Kassovitz

Nous devrions nous méfier de la force des mots, du langage que nous utilisons. L’appauvrissement du vocabulaire à notre disposition appauvrit la pensée. L’utilisation courante d’un vocabulaire haineux, violent, sans nuances est le signe avant coureur d’un agir violent. La haine est un affect constitutif de l’être humain au même titre que l’amour mais succombe à un refoulement : c’est-à-dire une sorte d’oubli psychique consécutif du sentiment de culpabilité engendré par les conséquences prévisibles de la haine. La haine mise en mots est un signe d’une levée de ce refoulement.

Lire la suite

Populaire

Document Scannable le 20 avr. 2016 20_41_51

Il est de bon ton aujourd’hui au collège et au lycée d’ « être populaire » . Cette injonction de popularité a pour conséquences des souffrances majeures pour ceux qui ne le sont pas et une souffrance en creux pour ceux qui le sont. Elle participe de phénomènes de groupe, d’exclusion et de violences à l’égard de ceux qui sont différents.

Mais quoi de neuf alors sous le ciel de l’adolescence ?

La nouveauté réside dans la forme et l’intensité de la recherche d’un Idéal de conformité. Elle amplifie les risques d’exclusion ou de violence vis à vis des « autres », car autour de l’ado « populaire » se trouve un groupe qui tente de s’identifier à cet Idéal de conformité. Nous constatons alors des phénomènes de groupe et de bouc émissaire. Ils se déploient dans la cour de récréation et sur le net. Internet fournit des modes d’emploi pour devenir populaire : être gentil, proche des autres, attentifs, trouver un style vestimentaire original mais pas trop, être soi-même sans peur, faire de bonnes actions, être dans des associations, être bon élève mais pas trop etc…

Lire la suite