Mémoire de fille
Dans une cure, le récit de l’analysant vient dire ce que ce dernier a été un jour, enfant, adolescent, jeune adulte… La parole au présent nomme le passé non pour le faire revivre, mais pour se défaire de liens qui emprisonnent et confinent le narrateur dans sa nostalgie. Lorsque l’écrivain fait usage de l’écriture pour revenir sur un passé qui éclaire le présent, sa démarche interpelle le psychanalyste par ses similitudes.
En littérature, les souvenirs donnent souvent matière à un écrit romanesque. Dans le dernier livre de Annie Ernaux, « Mémoire de fille », ce passé semble convoqué comme prétexte.
L’auteur nous livre une œuvre construite autour de son histoire personnelle, mais qui ne saurait être une simple œuvre auto-biographique. Dans tous ses livres, l’histoire singulière rencontre une histoire collective, dans laquelle les mémoires s’enchevêtrent. Dans le dernier, il est aussi question de la temporalité.