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Un Psy dans la ville
Unpsydanslaville

Mois : avril 2016

Alouettes

Qui cherche à regarder son profil se heurte à un problème certain : à moins de monter un  astucieux agencement de miroirs se reflétant les uns les autres, ou de faire preuve d’une grande souplesse cervicale, de se tordre le cou !, notre anatomie nous contraint à ne jamais nous voir de profil. Nos profils anatomiques sont absents de nos miroirs.

Annette Messager, Le miroir aux alouettes, 2010. ©photo : Marc Domage © ADAGP Paris 2012
Annette Messager, Le miroir aux alouettes, 2010.
©photo : Marc Domage © ADAGP Paris 2012

Notre profil droit mais aussi le gauche nous demeurent flous, incertains, peu connus ; de même que notre corps dans l’espace, dans son volume, sa profondeur. Nos miroirs nous contraignent à nous voir en deux dimensions, laissant à la seule connaissance de l’autre des parts de nous, nos zones d’ombres, des angles morts qui nous échappent.

Mais Internet et les réseaux sociaux nous permettent de défier les lois de la nature

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Populaire

Document Scannable le 20 avr. 2016 20_41_51

Il est de bon ton aujourd’hui au collège et au lycée d’ « être populaire » . Cette injonction de popularité a pour conséquences des souffrances majeures pour ceux qui ne le sont pas et une souffrance en creux pour ceux qui le sont. Elle participe de phénomènes de groupe, d’exclusion et de violences à l’égard de ceux qui sont différents.

Mais quoi de neuf alors sous le ciel de l’adolescence ?

La nouveauté réside dans la forme et l’intensité de la recherche d’un Idéal de conformité. Elle amplifie les risques d’exclusion ou de violence vis à vis des « autres », car autour de l’ado « populaire » se trouve un groupe qui tente de s’identifier à cet Idéal de conformité. Nous constatons alors des phénomènes de groupe et de bouc émissaire. Ils se déploient dans la cour de récréation et sur le net. Internet fournit des modes d’emploi pour devenir populaire : être gentil, proche des autres, attentifs, trouver un style vestimentaire original mais pas trop, être soi-même sans peur, faire de bonnes actions, être dans des associations, être bon élève mais pas trop etc…

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Scène de ménage

La lutte entre un homme et une femme, époux et épouse, tel est le thème de la pièce de Strindberg « Père » écrite en 1887.

scène de ménage
Mariés du Palais Royal – Photo MPSD

Lorsque l’action se déroule, l’amour a été, mais n’est plus, la relation est déjà installée du côté de la haine.  Et le couple est devenu le lieu d’une guerre, à coups de mots comme des coups de couteaux qui pourraient tuer l’autre. Le lien de haine est aussi puissant que le lien d’amour ; s’en délivrer est l’enjeu de ce combat des cerveaux.

Le texte, déployé dans l’espace du théâtre, porté par le choix d’un décor, d’une interprétation, d’une mise en scène, sera plus ou moins entendu dans sa dimension dramatique.

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Unpsydanslaville s’engage contre la cyberviolence

Nous sommes intervenues le 7 avril dernier dans un collège sur le thème de la violence sur les réseaux sociaux. Nous avions été invitées par l’organisation « Respect Zone » dont l’objet est la lutte contre la cyberviolence.

Les organisateurs avaient choisi de faire intervenir un professeur de philosophie et des psychanalystes.

Nous pouvons faire deux constats :

  • La psychanalyse est une référence théorique pour la compréhension des mouvements propres à l’adolescence et à la haine.
  • La haine est « re-devenue » un sujet d’actualité et nous ne serons jamais trop nombreux à tenter de lui faire barrage.

L’enjeu a été de transmettre à des adolescents de classe de 3° un message explicite sur leurs difficultés : nous avons forgé ce message à partir notre connaissance théorico-clinique de la psychanalyse. A leurs applaudissements, nous avons entendu qu’il était passé.

Parlécrire

Sommes-nous en train de perdre notre faculté de langage ?

Galets-mobiles DD (1)
Galets-mobiles_©_DenisDesailly

Le téléphone mobile, et particulièrement le Smartphone, s’est imposé en à peine plus d’une décennie comme un outil indispensable de notre quotidien. Nous voici affublés d’un outil qui vient comme une seconde identité, presque une prothèse tellement nous faisons corps avec. Et je m’interroge aujourd’hui sur l’évolution qu’il peut induire dans notre rapport à la parole.

Le nombre de textos échangés quotidiennement augmente proportionnellement au déclin du nombre de conversations téléphoniques ; et les applications de communication instantanées font florès. Ce sont des espaces d’une riche créativité qui ont vu se développer, le plus souvent sur le mode ludique, un nouveau vocabulaire, des inventions orthographiques, le tout ponctué d’émoticônes plus expressives les unes que les autres.

Mais c’est une erreur de penser qu’écrire à quelqu’un depuis un écran tactile revient à lui parler.

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